26/07/2022

Les attentes sociétales des travailleurs : Nouvel enjeu des entreprises ?

La reprise de l’activité suite à la crise sanitaire a vu émerger de nouvelles problématiques pour les employeurs. Perte de sens au travail, désengagement, phénomène de démission, difficulté à recruter et à fidéliser…

 

4 salariés sur 10 l’affirment, ils souhaitent aujourd’hui changer de travail pour un emploi ayant plus de sens (selon un sondage OPINIONWAY).

 

Le phénomène de grande démission

Le phénomène de grande démission rencontré aux Etats-Unis (BIG QUIT) est bien réel et se traduit par une augmentation assez forte des démissions.

Habituellement les taux sont de +2.4% par mois, l’année dernière à la même période, ils étaient de +6.8% et ce malgré un contexte économique très instable.

Le constat est simple : aujourd’hui, les collaborateurs sont prêts à changer d’activité malgré l’incertitude.

En France, à la même époque (Juin 2021), les chiffres parlent d’eux même, +10% de démissions de personnes en CDI, en juillet +19% et +25% d’anticipation de fin de CDD.

Dans l’hexagone, le phénomène est moins important qu’aux USA, notamment en raison d’une plus forte dégradation des conditions de travail aux USA face à l’épidémie COVID et en particulier vis-à-vis des prises en charge liées aux assurances santé (beaucoup plus de démissions des collaborateurs de premières lignes).

En France, les salariés ont essentiellement quitté un secteur économique menacé par le COVID pour aller vers des secteurs moins sensibles aux virus. Mais parmi les autres raisons, on retrouve le manque de sens au travail.

 

Le sens au travail

Effectivement, des collaborateurs ont eu une prise de conscience vis-à-vis de leur métier, de leur secteur d’activité. Quelle finalité trouver au travail quand notre métier n’est pas considéré comme essentiel ?

Le changement de mode de travail, notamment avec le télétravail, a également  permis à certain de redécouvrir leur activité en passant moins de temps dans les transports.

Pour d’autres personnes cela a perturbé leur activité : moins de relations humaines, changement de métier.

Le rapport au travail a donc évolué, engendrant des questionnements sur la façon de vivre son travail suite à la gestion de crise.

Suite à ce constat, de nombreuses entreprises ont profité de la sortie de la crise pour faire évoluer les pratiques en interne permettant une transition plus facile et de retrouver une réelle motivation des collaborateurs.

Cela demande un travail de soutien et d’animation du collectif. Dans cet optique, il est essentiel de former et d’accompagner les managers dans la transformation du changement face à un travail de soutien et d’animation du collectif plus compliqué.

Des indicateurs peuvent permettre de piloter cette nouvelle organisation du travail afin de maintenir l’investissement des collaborateurs dans la structure : Indicateurs d’absentéisme, de performance, implication dans les projets transverses pour ne pas perdre la puissance dans la dynamique collective.

 

Le principe de la symétrie des attentions

Dans la société actuelle, on porte une attention très forte au client, la symétrie des attentions consiste à essayer de porter la même attention aux collaborateurs. Les sujets concernent les valeurs, la culture mais également les conditions de travail, de management.

La qualité de vie au travail passe aussi par la formation des managers pour accompagner, faire grandir, écouter les équipes et ainsi répondre aux attentes des collaborateurs.

Par exemple, la définition des horaires peut être définie chaque année par équipe avec le manager de façon flexible, cela permet de garder un fonctionnement qui permet de répondre au client dans des heures raisonnables et de répondre aux demandes des collaborateurs.  Cela permet de donner des poches de souplesse, ce qui améliore le quotidien des collaborateurs en tenant compte de leurs contraintes respectives.

 

En conclusion ?

Le sens va regrouper les valeurs, les finalités au travail, les conditions de travail, l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. Les valeurs ne font pas tout. Plusieurs éléments de la situation de travail vont donner du sens au travail et chaque personne va trouver un sens différent dans le travail.  Il existe une multitude de marqueurs.

Si la transformation est bien comprise par les collaborateurs et bien accompagnée par les responsables, on aura des conditions d’acceptation et ce peu importe la taille de la structure. Tout est une question d’envie de ceux qui détiennent le pouvoir.

Mais attention, mettre en place des choses qui ne sont pas cohérentes avec l’identité de l’entreprise peut engendrer une perte de sens. Il est important de demander aux collaborateurs ce dont ils ont besoin pour entamer une telle démarche.