03/04/2023

Les «salariés boomerang», qui pourraient bien sauver le marché du travail ?

Pendant la pandémie de Covid-19, de nombreuses personnes ont fait le choix de démissionner, lassées face à des conditions de travail dégradées, désireuses de mieux concilier vie professionnelle et vie privée, en quête de sens…

Elles sont aussi de plus en plus nombreuses à faire demi-tour et à retourner chez leur ex-employeur : pour l’ambiance, ou encore, tout compte fait, pour un certain confort de travail. Dans le jargon des ressources humaines, on les désigne sous le terme de salariés « boomerangs » et ce phénomène s’accélère. C’est une réponse à la pénurie de main d’œuvre du moment.

Selon le baromètre LinkedIn de l’emploi, publié en février 2023, la part des salariés français ayant changé d’employeur, et étant revenus travailler dans une entreprise ou une organisation pour laquelle ils avaient déjà travaillé, a augmenté de 36% en trois ans. Toujours selon le même baromètre, 2,38% des inscrits sur Linkedin qui ont changé de poste en 2022 font partie des salariés boomerang, contre 1,75% en 2019.

Il faut maintenant convaincre : car une démission ou une rupture de contrat peut aussi être perçue par l’employeur comme une trahison. Certaines entreprises avaient même une politique formelle interdisant les ré-embauches : les employeurs avaient peur que le fait de ramener d’anciens employés puisse faire croire aux autres qu’être déloyal pourrait être récompensé et que cela les incite à quitter l’entreprise.

Malgré tout, pour beaucoup d’autres, ce phénomène en croissance est une aubaine : Les employeurs évoquent la richesse de voir revenir quelqu’un : La personne a acquis de l’expérience dans une autre entreprise, a enrichi ses compétences, s’est confrontée à un autre système et peut potentiellement enrichir l’entreprise avec son réseau… De plus, elle a l’avantage de connaître la culture de l’entreprise, ce qui favorise son intégration. Elle n’aura pas à faire cet effort et sera plus rapidement opérationnelle. Recruter un ancien employé, limite les risques d’erreur de recrutement, puisqu'il connaît déjà les valeurs et le fonctionnement de l’entreprise.